La couleur de l’autisme et les tabous de Nadia #30couleurs
Lisez comment et pourquoi ce projet est né, ici chez Yoopa. Ne manquez aucun texte en cliquant ici, merci!
Nadia, maman d'Ariane |
Les couleurs de l'autisme est une initiative pour faire connaître et briller les différentes couleurs, toutes uniques, de l'autisme, pendant le mois d'avril. Voici la couleur de Nadia Lévesque, maman d'Ariane, mais aussi une des fondatrices de ce projet.
La couleur de l’autisme et les tabous de Nadia
On m’associe beaucoup à la cause de l’autisme. Pourtant,
ce n’est pas l’autisme que je défends, les personnes autistes le font beaucoup
mieux que moi. Ce que je dénonce, c’est la détresse psychologique des parents à
que l’on met en attente pour tout et rien. Je parle de ce que je connais, de
mon vécu, de ce que l’on me transmet.
Ce que je dénonce, ce que je vise, c’est la puissance de
parents informés, accompagnés, afin qu’ils comprennent ce qu’ils vivent, ce
qu’ils font ! Les impacts de la désinformation, de ce manque d’accompagnement
sont criants, mais ils sont tabous aussi.
Des mots qui ne s’écrivent pas
J’ai longtemps cru que l’autisme m’avait volé ma fille.
Cet état, ce n’est pas ce que je souhaitais pour elle, ni pour moi. J’avais des
attentes envers la vie, j’avais travaillé fort pour ça. Si l’autisme n’est pas
une maladie, moi j’en ai fait une maladie. J’ai beaucoup trop cherché, je me
suis documentée à m’en écœurer. J’ai lu et entendu des informations
contradictoires, on m’a fait miroiter la
possibilité d’une guérison, que je pourrais reprendre ma vie comme avant.
Tout ce que j’en ai récolté, c’est un épuisement, une détresse
psychologique qui n’a été entendue qu’au dernier moment. Cet instant où ça
passe ou ça casse. Cette fraction de seconde qui fait en sorte que l’on devient
un souvenir.
Une dénonciation nécessaire
Ce qui m’a volé ma vie, ce n’est pas l’autisme. C’est le
mépris. Le mépris de ceux qui s’attendaient que je comprenne l’autisme de ma
fille, alors que l’on m’a bourrée d’informations qui se contredisaient. Ce qui
m’a volé ma vie, c’est que l’on m’a ignorée quand je pleurais, épuisée, en
disant que je n’y arrivais pas. Ce qui m’a mis K.O. comme mère a été de ne pas
comprendre mon enfant que je sentais en détresse lors de ses crises dont je ne comprenais pas les déclencheurs.
Ce qui m’a poussée vers l’épuisement fut l’espoir.
L’espoir d’être une meilleure mère qui allait faire le nécessaire pour son
enfant qui mènerait vers une rémission. L’espoir d’entendre un « je t’aime »
spontané, une proximité, un échange « neurotypique » avec mon enfant. Ce qui
m’a vidée a été de croire que je n’avais pas le droit de pleurer, que je devais
être forte. La banalisation de ce que je vivais a été un réel poison, il m’a
projetée dans mes bas fonds !
Ce qui m’a volé des années de ma vie, c’est la
désinformation, pas l’autisme. Ce sont ces vieilles théories qui m’ont fait la
vie dure. Celles que l’autisme est un trouble de comportement, que c’est une
histoire de parents incompétents.
Le changement, c’est pour quand ?
Si, dès le moment où j’ai compris les signes d’autisme
de ma fille, ceux que je criais haut et fort, on ne m’avait pas mise en
attente, l’épuisement ne m’aurait pas autant grugée. Mes nuits d’insomnie
n’étaient pas seulement en lien avec ma fille, mais avec cette peur de
l’inconnu, l’impression d’avoir les pieds dans le vide, devant rien, que ma vie
était finie !
Au centre d’une
pièce, entourée de portes fermées à clé où tout ce que j’avais comme outil pour
les débarrer étaient mes yeux et mon amour inconditionnel pour ma fille. Un
amour que, s’il avait été conditionnel, j’aurais abandonné il y a des années. Voilà
comment je me sentais !
Des conséquences dramatiques
Si l’on avait
pris le temps de repenser l’aide octroyée aux familles touchée par l’autisme, mes
enfants ne seraient pas passés à un cheveu de perdre leur maman. Ce qui a
failli faire de moi un souvenir, ce n’est pas l’autisme de ma fille : c’est
la méconnaissance de ce que c’est, l’absence de repos et le labyrinthe
administratif dans lequel je me suis
perdue.
On bâtit sur de la bouette !
Une fondation doit être solide pour bâtir une structure
à l’abris des vents et des intempéries. Cependant, lorsque l’on ne fournit pas
les outils et le matériel pour bâtir une fondation, dès le départ, comment se
fait-il que nous soyons surpris lorsque le deuxième étage s’effondre ?
#30couleurs de l’#autisme
#30couleurs de l’#autisme vous a parlé d’amour pendant
29 jours. Vous avez lu des témoignages remplis de dévotions, de fierté et
d’amour inconditionnel. Imaginez quel serait le développement de ces enfants
autistes, accompagnés par des parents qui n’auraient plus d’embûches
administratives à traverser ? L’inclusion deviendrait une évidence pour un plus
grand nombre d’enfants autistes. Un
investissement plutôt qu’une dépense…
L’autisme étant un trouble neurodéveloppemental , la compréhension
de ce que c’est fait en sorte que l’aide ne peut pas attendre. C’est simple,
c’est clair ! Qu’est-ce qu’on attend en tant que société ?
À quand une réelle volonté de changements pour nous, parents, et nos enfants ?
Nadia, maman d'Ariane
Et vous, quelle est votre couleur?
- Pour ne rien manquer des publications de Nadia Lévesque, suivez-la sur sa page Facebook ainsi que son blogue.
- Pour en apprendre plus sur notre projet, lisez ceci
- Pour ne rien manquer, recherchez le hashtag #30couleurs
- Pour nous contacter, écrivez-nous à: 30couleursdelautisme@gmail.com
- Suivez nos autres couleurs en cliquant ici
Nous remercions Valérie Bouchard, de Minimo motivation ludique, pour le logo et Dominique Gingras pour la révision linguistique
Nadia, je viens de prendre le temps de lire ton texte, quel combat acharné! Alors que vous devriez consacrer vos forces à tellement autre chose... J'espère que ton cri finira par être véritablement entendu. <3
RépondreSupprimerMerci pour ces partages... je partage à mon tour !
RépondreSupprimerBon courage !